Séance 8 : La constellation

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Séance 8 : La constellation

support : La Constellation, Louis Aragon, 1942

Nous découvrons ce joli poème d’amour écrit par Louis Aragon pour sa muse Elsa Triolet.

Aucun mot n’est trop grand trop fou quand c’est pour elle

Je lui songe une robe en nuages filés

Et je rendrai jaloux les anges de ses ailes

De ses bijoux les hirondelles

Sur la terre les fleurs se croiront exilées

 

Je tresserai mes vers de verre et de verveine

Je tisserai ma rime au métier de la fée

Et trouvère du vent je verserai la vaine

            Avoine verte de mes veines

Pour récolter la strophe et t’offrir ce trophée […]

 

 

Et parlant de tes mains comment se peut-il faire

Que je n’en ai rien dit moi qui les aime tant

Tes mains que tant de fois les miennes réchauffèrent

            Du froid qu’il fait dans notre enfer

Primevères du cœur promesses du printemps

 

Tes merveilleuses mains à qui d’autres rêvèrent

Téméraires blancheurs oiseaux de paradis

Et que jalousement mes longs baisers révèrent

            Automne été printemps hiver

Tes mains que j’aime tant que je n’en ai rien dit […]

Louis Aragon, « Cantique à Elsa », Les Yeux d’Elsa,

pages 100-102, Seghers, 1942

Nous nous attardons précisément sur les nombreuses figures de style utilisées par l’auteur et tachons de les analyser pour mieux comprendre le poème.

Avez-vous remarqué que le poète passe de « elle » à « tu » dans ses vers ?

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