<<< Séance 2 : La poésie, à quoi ça rime ?
Séance 3 : Au clair de la lune
compétences :
-développer le vocabulaire des émotions et de la sensibilité
-mettre en réseau les mots (champ lexical)
-recourir à des stratégies de lecture diverses
-percevoir un effet esthétique, en analyser la source
-formuler des impressions de lecture
support : Le Soir, Méditations poétiques, Alphonse de Lamartine, 1820
Comment le paysage contemplé par Lamartine rend-il compte de sa mélancolie ?
Activité 1 : Lecture du poème par la professeure
Activité 2 : Livrer ses impressions à l’oral. Essayons de comprendre ce qu’exprime Lamartine dans ce poème.
Pour guider l’analyse, quelques questions :
-Comment se sent-il ?
-Où est-il ?
-Quels sont les mots les plus importants selon vous dans ce poème ?
Activité 3 : Organisons nos idées
I- Une nature vivante, un poète stoïque
a) la poète immobile
-le « je » lyrique : le poète est seul, il utilise la première personne du singulier pour exprimer ses sentiments + champ lexical de la solitude vague des airs, déserts, silence
-il se trouve assis sur un rocher, sur de la pierre, comme s’il était devenu lui-même une statue, face à la nature, face au ciel qu’il contemple, comme un simple spectateur + champ lexical de la perception : je suis dans le vague des airs (=je regarde attentivement) ; j’entends
– mon front taciturne : synecdoque : il parle ici de lui-même en se désignant par son front, c’est le poète qui est taciturne
– vient mollement toucher mes yeux : le poète semble subir l’action de la nature
b) la nature personnifiée
–champ lexical de la nature rochers, nuit, étoile, gazon, hêtre, feuillage, rameaux, astre
– La nature est désignée par de nombreuses périphrases différentes
*La lune :Vénus ; l’étoile amoureuse ; l’astre nocturne ;
*Le soir tombant : La char de la nuit
Cela nous donne l’impression d’une nature vivante et protéiforme
–Les tapis de gazon : métaphore de l’herbe comparée à un tapis
– De nombreuses personnifications : le soir ramène ; le char de la nuit qui s’avance ; Vénus se lève ; l’étoile amoureuse blanchi les tapis de gazon ; un rayon (…) vient mollement toucher mes yeux
–allitération en « f » et « s » au début de la troisième strophe > donne l’impression que les arbres sont vivants et bruyants feuillage, frissonner, ce, sombre
II- Une nuit mélancolique et rassurante à la fois
a) la noirceur poète
– Synecdoque : le poète parle de lui-même en se désignant par son front ; c’est le poète qui est taciturne (= silencieux, qui n’exprime rien), le poète est songeur mon front taciturne
-la scène se passe la nuit : champ lexical de la noirceur soir, nuit, ombre, sombre, nocturne et mélancolie du poète
-des éléments morbides et mystérieux ombre, mystérieux, tombeaux
b) une nature réconfortante
-la lumière de la Lune brille tout au long du poème, car sa présence est appuyée par les nombreuses périphrases
–champ lexical de la lumière, comme la lueur rassurante d’un phare, comme une illumination blanchit, lueur, étoile, astre, rayon
–métaphore de l’herbe comparée à un « tapis » : sensation de douceur
-vocabulaire des sensations, du toucher : impression d’une nature qui console le poète, le rassure toucher, glissant, mollement
– Tout à coup : comme un réveil, un sursaut, une illumination dans la noirceur
Synthèse :
Le poète contemple un paysage nocturne. En lisant son poème on comprend qu’il transpose sa mélancolie, sa tristesse sur la nature qui l’entoure. Cette nature prend vie au fil des vers, oscillant entre lumière et noirceur, pour tour à tour renforcer le spleen d’Alphonse de Lamartine ou bien le réconforter.